Viendra la Forêt est un travail choral porté par Antoine Mounier, Timothée Buisson, Ivan Mathie, Félix Le Mehauté, Anne Bordenave et Soraya Brahimi
En juillet 2022, la Gironde connaît ce qui est qualifié comme le plus grand incendie du XXIe siècle. Entre Landiras, La-Teste-de-Buch et Saumos, plus de 30 000 hectares de forêts se sont consumés en l’espace de quelques jours. Quelques jours pendant lesquels la France entière a regardé, impuissante, brûler ce territoire. Pendant ces incendies, 50 000 personnes ont été évacuées et aucune victime n’a été déplorée. Seule une trentaine de bâtiments et cinq campings ont été ravagés par les incendies. Après une catastrophe, vient toujours l’heure de faire des comptes comme nous venons de l’écrire. Cependant, les conséquences à long terme sont encore peu documentées.
Ces incendies bien que d’origine humaine ont un lien inextricable avec le changement climatique dont nous sommes les témoins. La sécheresse, combinée à la forte chaleur, forment les deux éléments sensibles du triangle du feu, où l’Homme, que ce soit par négligence ou par malveillance, n’a qu’à intervenir pour provoquer ce désastre. Ces incendies revêtent un caractère exceptionnel de par leur ampleur et leur durée, mais on peut craindre qu’ils ne se répètent du fait d’un changement climatique inexorable.
Près de deux ans plus tard, les forêts sinistrées portent encore les traces morbides de ces incendies. Visuellement, la dévastation est indescriptible, le temps semble suspendu. Le vivant semble absent. Même si la forêt reprend ses droits, il faudra sûrement plusieurs décennies pour que les forêts sinistrées retrouvent leur panache d’antan.
Nous considérons que les marques de ces incendies sont encore incandescentes, que l’itinérance sur le département de la Gironde est un moyen de nous mettre à la hauteur des blessures des milliers d’hectares de forêt dévastés et du vivant. lors de ce mois de juillet 2022.
Notre travail consiste en la création d’une scénographie basée sur les témoignages recueillis lors d’une itinérance sur les territoires sinistrés de la Gironde. Cette partie constitue un travail de recherche autour de la chronologie et de l’impact de ces événements.
Le travail de création et de recherche que nous proposons vise à établir un inventaire des stigmates qu’ont provoqué ces feux : dans l’esprit des victimes de ces incendies et sur le patrimoine paysager qui a brûlé. Cette recherche se base sur les récits des personnes qui ont vécu les incendies, et des professionnels qui étudient le futur de ces espaces forestiers.

SE BALADER

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