Un jour de novembre, à 3h30 du matin, je me mets en route dans les rues noires de Bordeaux pour rejoindre Pacôme et m’immerger dans une matinée de son quotidien de boulanger. 
Une fois devant sa boulangerie close, il m’écrit pour me dire qu’il aura quelques minutes de retard. Est-ce bien grave ? Pas vraiment, Pacôme se réveille tous les jours bien avant l’aurore depuis qu’il à ouvert sa boulangerie. 
Ouvrir une boulangerie en 2023, ça relève d’une certaine forme d’audace quand on à conscience de toutes les difficultés que rencontre ce corps de métier depuis un peu plus d’un an. 
Pacôme est passionné, venant de l’école de compagnonnage, il exerce ce métier depuis qu’il est adolescent et a toujours rêvé d’ouvrir sa boulangerie. En plus d’être boulanger, il est aussi cycliste mais surtout créatif, il peint. C’est de ses mains peintes qu’il rafraîchit quotidiennement son levain et qu’il prépare plusieurs fournées de pain et de viennoiseries.
Il fait des baguettes torsadées, peu, car selon lui, la baguette c’est une école de boulangerie qui n’est pas la sienne. Il préfère son Cérès. Nom de sa boulangerie et aussi nom de la déesse romaine de l’agriculture et des moissons. Car de la moisson naît la farine qu’il utilise pour fabriquer son pain et ses viennoiseries.
À 7h, la vendeuse ouvre la boutique, le rideau de fer raisonne à Saint-Michel et l’odeur du pain chaud envahit l’avant de sa boutique.
À l’époque où je prenais ces images, il était seul. Il a maintenant un boulanger. Il aurait aimé recruter une boulangère et un vendeur, conscient que la boulangère est considérée comme la femme du boulanger et que les vendeurs sont rares. Chaque chose en son temps. La moisson est aussi une question de patience et de savoir attendre le bon moment.

SE BALADER

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